Les organisateurs

Ce mandat municipal est aussi celui de nouveaux projets et même de nouveaux quartiers comme celui de Bodélio sur le site de l’ancien hôpital. Le Bois-du-Château fera lui l’objet d’une rénovation urbaine de forte ampleur en redessinant totalement cette partie de la ville et en misant sur son potentiel en bord de Scorff.

Pour répondre à la fois aux besoins de logements de nos concitoyens et continuer à embellir Lorient, nous avons un triple équilibre à atteindre : celui entre l’habitat et l’activité économique ; celui entre le logement social, le logement en accession et le logement privé, afin de garantir une mixité sociale dans notre ville : enfin, celui entre les espaces bâtis et les espaces verts de respiration en ville. C’est toute la logique de la démarche « Nature en ville » que nous conduisons.

C’est en respectant ces équilibres que nous pourrons renforcer Lorient comme ville moyenne attractive, vivante et qui se démarque par sa qualité de vie.

Nous savons que nous pouvons compter sur les architectes et leur expertise pour nous accompagner dans cette ambition qui sonne comme un défi audacieux. Nous le relèverons ensemble !

Le Réseau et les Maisons de l’architecture sont des pôles, des relais, des lieux, où l’architecture devient un outil de questionnements et de témoignages existentiels. Témoignages de façon de vivre, questionnements de mieux vivre, laboratoires de territoires, boîtes à penser et à construire du sens commun.

Convaincus que l’architecture, l’urbanisme et le patrimoine agissent sur la durabilité, la cohésion sociale, la citoyenneté et le mieux-vivre ensemble, le Réseau des maisons de l’architecture a un objet d’intérêt général, notamment culturel, artistique et d’amélioration de la connaissance du patrimoine. Il se construit aujourd’hui comme un lieu d’échange du requestionnement et mise en exergue des valeurs attendues de l’architecture contemporaine.

Par sa nature rhizomatique, il pourrait être le reflet d’une nouvelle conception radicante de l’architecture. Dans « Ré-enchanter le monde », manifeste sur l’avenir du monde habité, les auteurs affirment que l’architecture ne peut plus être réduite à sa définition traditionnelle : une œuvre de commande. Elle se doit d’affronter les réalités d’épuisement des ressources et le développement inégal, mettre en cause les programmes, les modes de production ou de décision hérités de l’ordre industriel moderne. Le changement de paradigme ne peut être que collectif. Il nous faut ré-enchanter le monde.

Les habitants sensibilisés et accompagnés, deviennent les garants d’une architecture collective, qui ne serait plus le produit de commandes, mais le résultat de réflexions affinées et contextuelles, portant de manière juste les réponses nécessaires à la cicatrisation de nos villes et de nos territoires.

La 6ème Biennale du Réseau des maisons de l’architecture se veut le reflet de ce questionnement urgent de société : comment habiter, comment demeurer, et comment l’architecture peut-elle nous aider à mieux habiter demain ? ; un moment d’alerte, de partage pour faire acte de résilience et d’humilité architecturales, entre tous les acteurs de la médiation architecturale et les citoyens.

Parce que prendre possession de l’espace est le premier geste des vivants, nous devons nous ré-approprier la notion d’habiter, re-panser et requalifier nos lieux de vies par la mise en œuvre des caractères locaux tout en délaissant l’universel et la standardisation consumériste.

Habiter c’est avoir son domicile quelque part, y résider de manière relativement permanente, y vivre, habere, s’y tenir. L’habitation constitue le trait fondamental de l’existence humaine, ce qui le distingue de la manière d’être des autres vivants. Habiter, selon Heidegger, signifie « la façon dont les hommes accomplissent sur terre et sous la voûte du ciel leur migration de la naissance vers la mort. »

Comment nous tenir pour ressentir de manière anthropocosmique notre relation à l’espace ? Quelles architectures répondent à ces nécessités ? À quelles conditions un logement laisse-t-il les êtres humains véritablement habiter ?

La spécificité de l’habitation à l’égard du logement est sa capacité à nous ouvrir au monde, à nous inviter à être-au-monde ; à nous sentir « chez soi ». Les lieux que nous habitons doivent donc nous installer dans une relation de proximité avec le monde en créant des espaces hospitaliers. Il faut prendre toute la mesure de l’importance de cet ancrage. Il s’agit de concevoir des centres de gravité, des points d’équilibre, ouverts au monde et permettant de se connecter à lui dans une attitude de disponibilité et de réceptivité des éléments.

Hanna Arendt, insiste sur la notion d’accoutumance et de lente appropriation en nous rappelant que « Habiter » et « Habitude » possèdent la même racine. Ils engagent notre manière d’être au monde. Habiter implique d’être, de s’abandonner, de se laisser aller pour réduire peu à peu la distance entre nous-mêmes et notre milieu. « Ce n’est qu’en l’habitant que l’on fait véritablement d’une maison une maison. » Pour Henri Lefebvre, les êtres humains veulent un espace souple, appropriable, aussi bien à l’échelle de la vie privée qu’à celle de la vie publique, de l’agglomération et du paysage. Une telle appropriation fait partie de l’espace social comme du temps social.

L’approche fonctionnelle et moderniste de l’habiter : répondre aux quatre fonctions : vivre, travailler, se récréer, circuler ne suffit pas. Le rapport aux éléments terre, ciel est indispensable à ce sentiment d’ancrage. L’architecture, plus que jamais, doit être en mesure d’accompagner l’humanité dans le changement existentiel qu’elle doit accomplir, pour pouvoir habiter demain. Nous devons dépasser les standards, il nous faut créer des situations de plaisir ; et apprivoiser ensemble une nouvelle sagesse de l’habiter.

Comment les architectes peuvent-ils intégrer à leur conception cette nécessaire aptitude à se sentir au monde ? En ménageant cette indispensable relation à l’environnement et par une intentionnalité forte d’y répondre dès la conception. Notre demeure doit être ancrée et en même temps ouverte au cosmos, nous permettre de rêver aussi.

Co-organisé par la Ville de Lorient, le Réseau des maisons de l’architecture, la Maison de l’Architecture et des espaces en Bretagne et coordonné par l’agence Temaprod, l’évènement « Tous pour l’architecture ! » accueille en son sein notre 6ème biennale. Elle se veut un moment de rencontres autour des questions de l’habiter.

Pendant plusieurs jours, tous les publics seront invités à se réunir pour des rencontres, dialogues, échanges, récits, projections, expositions. Amateurs, curieux, étudiants, professionnels, scolaires et familles pourront se sensibiliser aux questions posées.

Tout un programme social qui porte l’architecture à sa plus haute valeur : l’abri de nos vies.

Le sens de la communauté vient de l’habitat.

Tous pour l’architecture !

Le Réseau des maisons de l’architecture a accepté d’adosser sa biennale 2022 à notre manifestation lorientaise, ainsi nous avons pu imaginer et construire ensemble, en partenariat avec la ville de Lorient, l’évènement Tous pour l’architecture !

Lorient, ville reconstruite après la guerre, a échappé aux règles de l’aménagement planifié grâce à son architecte en chef Georges Toury, qui a su s’en affranchir avec malice. Ville ordinaire diront certains, sans véritable signature, la ville dispose d’une flexibilité qui lui a permis et lui permet encore de s’accommoder des évolutions de l’architecture contemporaine.

Lorient évolue et se reconstruit sur elle-même au gré des opportunités qui sont importantes depuis une dizaine d’années, pour construire de nouveaux logements, aussi alors que le gouvernement, en octobre dernier, a lancé une réflexion nationale sur le thème « habiter la France de demain », la MAeB a eu le désir de vulgariser la mise en œuvre d’une politique de l’aménagement de la ville et de l’innovation urbaine, au travers notamment, de démarches aux logiques vertueuses, déjà en cours sur le territoire.

La remise du PAeB est un moment fort pour célébrer, de façon confraternelle, l’architecture au sens large, à l’échelle de toute notre région. Les projets, présentés de façon anonyme, et reflet d’un moment du parcours professionnel d’un(e) architecte et de son équipe, sont analysés, discutés et pour certains d’entre eux, récompensés par un jury entièrement libre de ses choix. C’est le métier d’architecte, par son imagination créatrice et sa responsabilité sociale et environnementale que la MAeB souhaite illustrer au travers de ce prix.

Nous vous proposons de le faire ensemble en clôturant par ces remises de prix, cette quinzaine lorientaise riche en expositions, conférences, visites ou projections !