Résidence d'architecture

Un trou dans la raquette

UMARELL / Antonin Lenglen, Johanna Musch et Camille Bonnaud

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OBJECTIF DE LA RÉSIDENCE
Questionner le lotissement, sa nécessaire réhabilitation tout en maintenant la mémoire des lieux et de ses habitants.

Saint-Médard-en-Jalles - 33
Gironde
Nouvelle-Aquitaine
France
De mai à septembre 2022

 

L'équipe

Antonin Lenglen et Johanna Musch sont tous les deux membres du jeune collectif Umarell, un groupe transdisciplinaire d’architectes, urbanistes, artistes et couteaux suisses qui questionne le cadre sensible du territoire à travers l’architecture en mouvement, l’urbanisme tactique, le jeu, la fête et le design de politiques publiques. Lauréats d’Europan 16, Johanna et Antonin ont pour terrains de prédilection les milieux en transformation et les territoires fragilisés, « déclassés ». Au sein du collectif, Antonin et Johanna s’intéressent plus particulièrement aux méthodes de recherches expérimentales, aux outils d’analyse inhabituels qui peuvent faire émerger un savoir vernaculaire et une prise de considération chez les usagers de leur propre pouvoir d’invention et d’intervention.

Le jury a été sensible au dynamisme communicatif du binôme, à sa volonté d’impliquer les acteurs locaux de multiples façons.

 

Le projet

Et si Giscard n’avait pas autant aimé les Etats-Unis, quel serait le modèle pavillonnaire “à la Française” ?

Moquée et reléguée au titre de la « France moche » pour son caractère standard et inexceptionnelle, la France pavillonnaire connait dans les temps récents un regain d’intérêt. Tout d’abord politique avec l’occupation contestataire des ronds-points par les gilets jaunes. Mais également stratégique quand le péri-urbain est pris en tenaille entre la métropolisation et des terres agricoles et naturelles à sanctuariser comme dernier rempart face au dérèglement climatique (...).

Ce récit nous proposons de l’écrire avec ses usagers à travers une série d’hypothèses : ni ville ni village, l’habitat périurbain possède ses propres codes, ses propres rites et ses richesses cachées. Nous proposons à travers cette résidence de révéler son identité avec l’aide de ses usagers.

- Extrait de la note d'intention.

 

Retour sur la première séquence - du 06 au 15 mai 2022...

Johanna, Antonin et Camille sont partis sur les traces de Babou. Babou, c'est la grand-mère de Johanna et elle a vécu parmi les meilleures années de sa vie à Saint- Médard-en-Jalles. Son seul regret : ne pas y avoir fait plus de bêtises ! Babou, elle a connu un Saint-Médard ouvrier et champêtre, où on vendangeait à l'arrière des maisons des voisins. Depuis son départ en 1966, la ville a bien changé : en l'espace de quelques décennies, à la faveur du concours Chalandon, les constructions pavillonnaires ont progressivement absorbé l'espace agricole et forestier jusque-là présents entre les différents "quartiers".

Mais alors, que reste-t-il du Saint-Médard d'antan ? Et qu'en est-il de l'utopie pavillonnaire portée par le maire de l'époque Monsieur Dussedat ?

Au travers d'une enquête radiophonique, Camille, Antonin et Johanna partent à la recherche des petites histoires dans la grande Histoire pour déceler les clés du "bon vivre" passé, et pourquoi pas futur ? À partir des récits glanés, ils entremêlent souvenirs, faits historiques et rêveries pour imaginer une nouvelle perspective pour l'habitat pavillonnaire et essayer de dépasser la plupart des critiques qui lui sont adressées.

Cette réconciliation d'un discours soutenable d'experts et d'un désir d'émancipation habitante est à suivre dans leur prochaine séquence du 30 mai au 7 juin où ils feront des raquettes un lieu d'expérimentation collective...

Antonin Lenglen et Johanna Musch © 308MA

Un mot sur la résidence 

Les lotissements pavillonnaires : une tentative d’utopie ?

Depuis la crise sanitaire, le lotissement connaît un retour en grâce. Renvoyant l’image de la lointaine banlieue et du repli sur soi, il est aussi synonyme d’étalement urbain, de mixité sociale limitée et questionne les mobilités. Quelle identité revendique-t-il ? Comment les habitants la décrivent-ils ? La défendent-ils ou au contraire en pressentent-ils les limites ? Les premiers lotissements commencent à dater. Leur obsolescence est d’une actualité proche.

Comment interroger la mémoire de ce lieu de vie ? Comment peut-on réhabiliter tout en conservant la trace des habitants ? Si on ne peut plus construire sur les terres forestières et agricoles, la densification devient une évidence. Comment cette forme urbaine peut répondre à ce paradigme pour évoluer et se réinventer ? Ces nombreuses interrogations nous poussent à nous intéresser à leurs identités, leurs évolutions, et aux ressentis des habitants face à ces constats. Sujet d’exploration idéale, il fait écho à notre époque individualiste tout en étant l’archétype d’une forme mondialisée.

Le 308 - Maison de l'architecture en Nouvelle-Aquitaine © Antoine Seguin

et son lien au territoire...

La ville de Saint-Médard-en-Jalles possède de nombreuses zones résidentielles dont le lotissement Beauminé. Constitué de 50% d’espaces naturels, à la lisière de la métropole bordelaise, elle se positionne comme porte d’entrée dans le Médoc, entre les zones humides et fertiles des Jalles, les vignes et la forêt des Landes de Gascogne. Cette situation hybride, une culture métropolitaine et les prémices des zones touristiques estivales lui confère une certaine dynamique territoriale et culturelle avec la présence d’une scène nationale ambitieuse : le Carré-Colonnes.

Une très forte pression foncière y est exercée, en rebond de celle de Bordeaux et de sa première couronne déjà totalement saturée. Son urbanisation est souvent caractérisée par la prolifération du modèle pavillonnaire. Un patrimoine architectural du quotidien qui, s’il serait trop simple à condamner moralement, doit cependant être questionné dans ses dimensions écologiques, sociales ou urbaines.

Le 308 - Maison de l'architecture en Nouvelle-Aquitaine

Le 308-MA sera sensible à une approche empathique du lieu, avec l’ambition de prendre soin plutôt que de reconstruire dans une démarche recherche-action et un cadre propre à l’autonomisation :

  • FAIRE AVEC, activer un lien intrinsèque avec le territoire : histoire, traces, qualité, besoins.
  • FAIRE POUR, construire une culture commune qui perdure au-delà de la résidence.
  • FAIRE AUTREMENT, élaborer une pensée dans l’action, éprouver le site au quotidien pour oeuvrer à sa transformation.
  • FAIRE ICI, activer ce territoire rural et urbain dans l’ensemble de ses composantes et de sa complexité.
  • FAIRE ENSEMBLE, ponctuer le temps de la résidence avec des moments de partage et la mise en forme d’un récit collectif sur le territoire d’accueil et au 308-MA.
  • La qualité et la pertinence des moyens de restitutions envisagés dans le cadre de la résidence seront des critères déterminants.

Pour en savoir plus...

Cliquez-ici pour accéder au site internet du 308, Maison de l'architecture en Nouvelle-Aquitaine.

Cliquez-ici pour suivre les résidents sur leur blog.

Cette page est évolutive. Nous vous tiendrons informés de l'évolution du travail de la résidence !

CALENDRIER ET RESTITUTION

Dès à présent, retrouvez le podcast de l’émission de radio de restitution de la résidence en cliquant ici !

  • 1ère séquence : du 06 au 15 mai 2022 (pot d’accueil le 11 mai à 14h en Mairie)
  • 2ème séquence : du 30 mai au 7 juin 2022
  • 3ème séquence : du 17 juin au 24 juin 2022
  • 4ème séquence : du 1er juillet au 10 juillet 2022
  • 5ème séquence : du 26 septembre au 29 septembre 2022

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